L’IA à la rescousse des victimes de fraude au distributeur

Pour la Caisse d’Epargne Côte d’Azur, la fraude au distributeur représente plusieurs dizaines de milliers d’euros chaque année. Dans la plupart des cas, l’escroc, plutôt soigné dans son apparence et portant un couvre-chef qui le rend difficilement identifiable, utilise deux types de scénarios, très proches, pour subtiliser la carte de sa victime.
• -Dans le premier, il « prête main-forte » à une personne âgée.
• -Dans le second, il pose un billet de 20€ au sol et le signale à la victime. Celle-ci se reconnecte au GAB pour vérifier son retrait, laissant le malfaiteur regarder son code au moment où elle le compose.
Ensuite, c’est un jeu de passe-passe avec un papier dans la main droite (chéquier, portefeuille, bordereau de dépôt de chèque) pour cacher la sortie de la carte alors que la gauche annule l’opération sur le clavier.
L’escroc peut alors s’en aller, laissant la victime dans l’attente d’une carte qui ne ressortira jamais. Il n’utilise la carte ainsi dérobée qu’une seule fois, en retirant le solde autorisé au GAB voisin.

Avertissement sonore

Les différentes parades envisagées jusqu’ici – cache-clavier, autocollants d’incitation à la vigilance, communiqué sur les relevés des clients – sont peu efficaces. De là, sont nées des réflexions sur une solution à base d’Intelligence Artificielle embarquée dans l’enregistreur vidéo afin d’analyser les images de la caméra de l’ELS. La Caisse d’Epargne Côte d’Azur attend notamment un « Proof of Concept » pour une solution consistant à identifier une personne qui attend dans un ELS en dehors des heures d’ouverture de l’agence, masquée et chapeautée, le visage non reconnaissable. Des messages sonores d’avertissement seront diffusés à l’attention des clients présents, dès lors que ce type d’image sera captée. Il sera aussi possible d’envoyer via le STIM une alarme au PC de télésurveillance. L’expérimentation sur quelques agences tests permettra de connaître le taux de réussite et le nombre de « faux-positifs ». Si les résultats sont satisfaisants, la banque espère un ROI en moins de 6 mois.

En chiffre : 3,5%

Sur le 1,242 milliard d’euros que représente la fraude aux moyens de paiement, les retraits d’argent par carte comptent pour 3,5%, soit un montant supérieur à 43 millions d’euros au niveau national en 2021 (source : Observatoire de la sécurité des moyens de paiement).