Un défi humain majeur pour le secteur de la sécurité privée
Les besoins immenses d’agents pour sécuriser les sites olympiques entraînent des difficultés d’organisation et de recrutement pour tout le secteur, qui auront aussi des répercussions sur les activités habituelles des entreprises.
« Pour les Jeux, il y aura 32 sports différents, soit 32 coupes du monde qui se dérouleront sur une période de 15 jours », résume Bruno Le Ray, directeur de la sécurité du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (Cojo). L’organisme estime à 17 000 en moyenne par jour le nombre d’agents de sécurité nécessaires sur les différents sites, avec certains jours un pic à 22 000 agents. Quand on sait que le secteur de la sécurité privée compte au total 183 000 agents qui ne sont pas tous dédiés au gardiennage (ils sont aussi affectés à la télésurveillance, aux aéroports, au transport de fonds, etc.), on mesure la complexité du défi.
Besoins non pourvus
Les autorités comptent bien sur la nouvelle CQP « Carte surveillance grands événements » pour attirer par exemple des étudiants, mais il faut s’attendre à des problèmes d’organisation préjudiciables à la sécurité de nos établissements. Anticipant ces difficultés, les entreprises ne manifestent d’ailleurs pas une grande précipitation pour répondre aux appels d’offres : à l’heure où nous écrivons, à peine 37 % des besoins du Cojo sont pourvus, et au moins une quinzaine de marchés n’ont pas trouvé preneur. Le ministère de l’Intérieur pourrait être tenté de multiplier les incitations, en promettant des tarifs avantageux et en assurant l’hébergement et le déplacement des agents. Dans ce cas, c’est tout l’écosystème français de la sécurité qui risquerait de s’en trouver perturbé.
A ces questions d’organisation exceptionnelles s’ajouteront les difficultés de déplacement que rencontreront les agents dans leurs missions habituelles, comme la surveillance des agences bancaires parisiennes, sachant que des restrictions de circuler autour de Paris, entre 6h30 et minuit visent les véhicules motorisés à deux ou quatre roues. Il est temps de s’y préparer en revisitant les consignes, avec les centres de télésurveillance, qui demandent au moindre doute d’envoyer un agent de sécurité. C’est aussi le moment d’utiliser la performance des cameras intelligentes, lorsqu’elles existent, avant qu’une nouvelle législation vienne tout compliquer.
20000
C’est le nombre de recrutements nécessaires dans la sécurité privée à l’occasion des JO. Ces effectifs s’ajouteront aux 35 000 membres des forces de l’ordre mobilisés.